Revue de presse 2002

Concert de la chorale Cantoria : un auditoire conquis. L’église de Kerbonne se prêtait admirablement par son acoustique, au concert donné jeudi soir par la chorale Cantoria et le quatuor à cordes Opus 29. L’ensemble vocal Cantoria est né en 1995, sous l’impulsion de Jean-Claude Quéro, fondateur des chorales Mouez Ar Mor en 1972 et Choréadys en 1988. Il enseigne la musique au collège de La Croix-Rouge et à I’lUFM. La formation regroupe une trentaine de choristes, tous amateurs. Elle a participé récemment à deux créations « Brest 96 » de Didier Squiban et « L’opérette imaginaire » de Valérie Inovarina.

Opus 29, fondé en 1998 par Jean-Philippe Brun, premier violon, est composé, en outre, de Cécile Vautrin, deuxième Violon, Cécile Maudire, alto, et Ruth Boranian, violoncelle. Le concert a été apprécié par un auditoire nombreux et conquis, avec un programme éclectique, comprenant «Le cavalier» de Haydn, « La Petite Musique de Nuit» de Mozart, la messe en sol de Schubert et le « Magnificat » de Pergolèse. Une mention particulière pour les solistes, Natacha Figaro, soprano, le ténor René Denin et le baryton Pierre Figaro. (Le Télégramme, 26/05/2002)

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Colortaléa-Opus 29 : une certaine audace. Loin des modes, des choses vues et entendues, le choeur féminin Colortaléa, la harpiste (superbe) Anne Morgant et le quatuor Opus 29, ont présenté samedi soir en la cathédrale, devant un très petit public, Il fallait s’y attendre, «Ceremony of Carols» de Benjamin Britten et le très rare et difficile «Miroir de Jésus» d’André Caplet. Le concert était organisé par l’Ensemble instrumental d’Armor. Robes et pantalons noirs, des paillettes dans les cheveux, Colortalea prend place sur le devant de l’autel. Au centre, Anne Morgant s’installe â la grande harpe. C’est en 1942, quelque part entre les USA où il s’est exilé au début delà guerre et son Angleterre natale, que Benjamin Britten compose sa Ceremony of Carol, «pour voix aiguës et harpe ». Antimilitariste convaincu, le musicien revient chez lui à contre-coeur. C’est un moment douloureux dans son existence. Le compositeur reprend ici un schéma en vogue au XVIème siècle. Couplets, refrains, relativement faciles à mémoriser, y mêlent habilement les époques grégorienne et plus contemporaine. Les chanteuses d’Agnès Brosset présentent une version tout à fait séduisante de cette Ceremony of Carols. La joie, la mélancolie, la gravité, sont parfaitement rendues par un groupe homogène et des solistes aux timbres très agréables. La harpe souvent percussive, est magnifique. Véhémente, musicale, douce, elle est une voix dans les voix.

Miroir de Jésus. On le disait plus haut, il faut avoir de l’audace pour tenter oe redonner vie au Miroir de Jésus d’André Caplet. Composée en 1923. sur un poème d’Henri Ghéon, l’œuvre est abrupte, désespérée, même la lumière de la résurrection ne parvient pas aà dissiper le lourd sentiment de détresse qui s’en dégage. Il faut sans doute se souvenir que le compositeur, gazé durant la Grande Guerre, était à ce moment gravement malade. L’atmosphère de l’abbaye de Solesme où il s’était « réfugié » marque sa musique. La fascination naguère éprouvée pour la musique de son ami Debussy est présente dans ces pages également marquées par un goût certain pour l’atonalité.

Dans la douleur. La passion, la mort, la résurrection du Christ, la douleur de Marie sont au coeur du débat. L’heure est grave. Musiciens et chanteurs défendent avec talent et ferveur cette oeuvre oubliée. Mariannick Madio, Bleunween Mevel, Stéphanie Pinard, Agnès Brosset, Michèle Pierrot et Coralie Brunot reprennent superbement les différentes parties solistes de la partition. Anne Morgant fait une nouvelle fois preuve de son talent. Sa harpe a des accents post-impressionnistes très début du XXe siècle. Le choeur, vocalement parfait, tire cependant beaucoup trop vers une excessive dramatisation. On peut, avec un peu d’imagination, éclairer doucement, tendrement ce « Miroir de Jésus » afin d’éviter cette trop grande désespérance. Au bout, il y a tout de même la vie éternelle. Ce n’est qu’un detail, sans doute, au vu de cet immense et beau travail réalisé par les chanteurs et les musiciens, mais il a son importance si l’on veut attirer au concert un public conséquent. (Le Télégramme, 18/03/2002)

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